Parce qu’elle a trouvé une grande famille qui partage les valeurs de tolérance, de partage et de solidarité dans lesquelles elle croit, Karine est toujours bénévole pour Solidarité Sida 15 ans après s’être engagée.
Bonjour Karine, peux-tu te présenter rapidement ?
Je m’appelle Karine, j’ai 38 ans, je suis à Solidarité Sida depuis 15 ans maintenant. Sinon, je travaille à mon compte, je fais de l’accompagnement et des formations en marketing et communication. À part ça, je fais du théâtre, et je suis également bénévole à la Croix Rouge.
Comment choisis-tu les causes pour lesquelles tu t’engages comme bénévole ?
Pour Solidarité Sida, cela s’est fait un petit peu par hasard. C’est une amie, qui était elle-même bénévole, qui m’a parlé de l’association et du festival. Je venais de m’installer sur Paris et elle m’a dit « il faut absolument que tu les rencontres ». C’est vrai que la cause est importante, mais je n’avais pas a priori plus d’engagement que cela. Mais, j’ai mis un pied dedans et depuis je ne suis plus repartie.
Qu’as-tu fait avec Solidarité Sida depuis 15 ans ?
Beaucoup de choses ! La première année, le festival arrivait assez vite donc j’ai participé à la préparation, au tractage, à des opérations Rubans Rouges… J’ai également participé au montage, j’avais le temps parce que je ne travaillais pas à l’époque. Cela m’a permis de vraiment me plonger dans l’ambiance. Les années suivantes, j’ai participé un peu à toutes les autres missions : les Nuits du Zapping, les différentes parades, des petits boulots comme plier des enveloppes… Enfin toute l’aide qu’on peut apporter à l’asso quand on a un peu de temps ! Maintenant j’ai un peu moins le temps donc je peux moins m’investir mais j’essaie d’être au moins présente à Solidays et à certains autres évènements.
Et à Solidays, quel est ton rôle ?
Je m’occupe des navettes quasiment tous les ans, sauf deux fois où j’ai fait le camping et les Entrées VIP. On s’est retrouvés dans une très bonne équipe dès la première année, à l’époque avec Philippe qui était chef des navettes et qui nous a vraiment insuffler les valeurs, l’état d’esprit de l’association, ce qui nous a tous donné envie de nous impliquer au mieux dans le bénévolat. Aujourd’hui je suis moi-même cheffe d’équipe.
En quoi consiste cette équipe Navettes ?
Nous sommes l’équipe qui gère les navettes gratuites RATP qui amènent les festivaliers sur site. Nous travaillons donc hors site, c’est pour cela que nous ne sommes pas forcément très visibles, même si beaucoup de monde emprunte les navettes sur les trois jours, environ 80 000 personnes. Nous sommes là avant l’ouverture du festival, toute la journée et toute la nuit, jusqu’au bout, même quand le festival est terminé ! C’est assez fatigant, très prenant, mais il y a une très très bonne ambiance. C’est un mini festival hors site, et c’est une équipe où les gens reviennent, il y a pas mal d’anciens. Au début, nous étions une très grosse équipe, on devait être 50 à 70 parce qu’on était dans chaque bus. Aujourd’hui nous avons réduit les effectifs, on doit être une trentaine. Nous gérons à la fois les navettes RATP et maintenant également le partenariat avec les taxis G7. Nous faisons en sorte que les festivaliers attendent le moins possible, nous essayons de mettre l’ambiance. Nous sommes les premiers au contact avec eux mais aussi les derniers. Ils nous remercient, ils nous embrassent, c’est vrai que pour cela, nous sommes un peu privilégiés parce que nous avons de beaux messages à la fin du festival et cela fait chaud au cœur.
Vous avez quand même l’occasion d’aller un peu sur le festival ?
Oui, bien sûr ! Nous essayons de compenser le fait d’être un peu loin et qu’il y ait une distance importante à parcourir pour rejoindre le festival en ne demandant pas plus de 6h de travail par jour. Sachant que nous avons une amplitude très large.
Cette année c’était Solidays of Love, cela t’évoque quoi ?
Pour moi, depuis toujours Solidays c’est vraiment le festival de la tolérance, du partage, de la solidarité. Cela se retrouve dans l’ambiance au sein du festival, on est au-delà du simple festival de musique, et je trouve qu’il porte bien ses valeurs. Je crois qu’il est précieux de conserver cela, c’est vraiment un festival unique dans ce sens. Au-delà même du combat, de la lutte contre le sida qui reste primordiale, je pense que c’est vraiment le moment de se retrouver tous, d’être tolérants les uns envers les autres malgré nos différences, et ce sont ces valeurs là que j’apprécie particulièrement. Chaque année je me dis que c’est un festival vraiment particulier et que cela vaut le coup d’y participer. Avant chaque festival je me dis que je commence à me faire vieille et que je dois arrêter, et à la fin c’est toujours pareil, je suis incapable de ne pas continuer ! Et puis au fil des années, c’est aussi un plaisir de retrouver tous les gens que j’ai pu rencontrer, que ce soit au sein de mon équipe ou au sein de l’association. Ce sont vraiment de belles rencontres qui perdurent, et même si l’on ne se voit pour certains qu’une fois par an, on éprouve toujours autant de plaisir, comme si on s’était quittés la veille. C’est cela qui fait chaud au cœur en fait, c’est cette notion de grande famille, avec de belles personnes porteuses de belles valeurs et vraiment engagées.