Ils auront bientôt fait 16 Solidays à eux 2 et sont co-chefs de l’équipe Contrôle Accès. Mehdi et Antoine nous expliquent les missions de cette équipe, les joies qu’elle leur apporte et les raisons de leur implication.
Bonjour Mehdi et Antoine, pouvez-vous présenter rapidement ?
Mehdi : Je suis Mehdi, j’ai 31 ans et je suis Professeur des Écoles. Je suis bénévole à Solidarité Sida depuis presque 10 ans et ce sera mon 10ème Solidays cette année.
Antoine : Moi c’est Antoine, j’ai 36 ans et je suis chef d’équipe à la SNCF sur un techni-centre de maintenance de TGV. Cette année ce sera mon 6ème Solidays car j’en ai loupé un en 2015.
Vous êtes tous les 2 chefs d’équipe du Contrôle Accès. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette équipe ?
Antoine : Vaste mission (Rires) ! Il s’agit du contrôle des issues de secours, des accès au backstage, aux arrière-scènes, à l’Espace Kids, à l’Espace Partenaires, à l’Espace VIP et au Club Solidays. Notre mission est d’assurer le passage des bonnes personnes aux bons endroits.
Mehdi : Selon les années, nous avons également quelques missions de surveillance de certains espaces, comme les expos photos de REZA et d’Anne A-R l’an dernier ou d’autres artistes lors des éditions précédents.
Antoine : Et aussi d’autres petites missions sympas en devant de scène pour éviter que les festivaliers montent sur les poteaux pour mieux voir les concerts. Les bénévoles sont en poste mais en même temps, ils voient les concerts, c’est un des très bons côtés de notre équipe ! Nous sentons parfois une petite réticence des bénévoles à s’inscrire dans cette équipe car ils pensent qu’ils ne seront pas au contact des festivaliers, or c’est faux. Notre équipe est vraiment sur le festival et nous sommes proches des festivaliers qui viennent naturellement vers nous pour des renseignements. Souvent, quand ils sont fatigués, ils vont avoir tendance à s’appuyer contre les barrières et c’est l’occasion de discuter avec eux. Cette relation avec le public n’est pas assez perçue par les nouveaux bénévoles.
Mehdi : C’est vrai que c’est ce qui m’est arrivé la 1ère année. J’étais sur la zone Bagatelle, et 3 festivaliers, 2 filles et 1 garçon, ont essayé comme beaucoup de passer derrière les barrières pour se soulager (Rires). J’ai refusé de les laisser passer, nous sommes restés à discuter pendant mes 3h de poste. Deux d’entre eux sont restés mes potes et je continue à les voir.
Antoine : Nous avons plein de bons souvenirs avec les festivaliers grâce à cette équipe car ils viennent nous voir et nous les aidons, les orientons vers les scènes en fonction des concerts auxquels ils souhaitent assister, vers les emplacements des différentes expos et les points info quand nous ne savons pas répondre à leur questions.
Mehdi : Le ratissage est également l’un des temps forts pour notre équipe. C’est le moment de clôture où nous invitons les festivaliers à revenir le lendemain ou celui où nous les remercions de leur présence et leur donnons rendez-vous l’année prochaine. C’est un moment génial car les festivaliers nous renvoient toute l’énergie que nous avons dépensée pour organiser le festival. Ils nous remercient, ils chantent, ils dansent… Chaque année, il y a quelque chose d’un peu fou qui se passe pendant les ratissages. Je me rappelle par exemple d’une année où les festivaliers ont organisé spontanément une haie d’honneur sous laquelle ils passaient les uns après les autres et qui s’étendait de la scène Paris jusqu’au camping !
Antoine : Nous ne sommes pas seulement là pour les raccompagner vers la sortie, ce n’est pas notre rôle. C’est le rôle des agents de sécu qui sont derrière nous. Nous nous sommes là pour amener la bonne humeur du festival dans ce moment de clôture et cela se passe toujours dans la joie et la bonne humeur
C’est une équipe de combien de personnes ?
Mehdi : L’année dernière, nous étions un peu plus de 160. C’est une grosse équipe, notamment parce que nous avons un roulement qui commence une demi-heure avant l’ouverture du festival et qui se termine 15-20 minutes après la fermeture avec le ratissage qui est notre dernière mission de la journée. Nous avons scindé l’équipe en trois afin que tout le monde puisse tourner dans la journée et avoir une matinée ou une soirée de libre par jour pour profiter du festival.
Depuis combien de temps êtes-vous dans cette équipe ?
Mehdi : Cela va faire ma 10ème année ! Je me suis retrouvé là par hasard et j’ai eu beaucoup de chance car c’est une équipe où l’on peut rencontrer pas mal de monde. J’ai rencontré des personnes incroyables, comme Antoine par exemple ! Et j’y suis resté grâce à cela.
Antoine : Moi j’ai fait mon 1er Solidays comme bénévole en 2010. Je suis passé chef de zone à la fouille en 2011-2012, puis la fouille est sortie du Contrôle Accès. Quand Mehdi m’a proposé en 2016 de revenir pour être chef d’équipe à ses côtés, j’ai resigné avec plaisir.
Qu’est-ce que cela vous apporte d’être bénévole à Solidarité Sida ?
Antoine : De mon côté, j’aime l’idée de participer à un événement qui a un vrai sens et de participer à la récole de fonds pour la lutte contre le sida. La cause est importante pour moi et c’est pour cela que je le fais.
Mehdi : Pour moi c’est la même chose mais il y a aussi un côté « sortir des sentiers battus ». Ce que je fais à Solidays ou à Solidarité Sida, ce sont des choses que je ne fais pas dans mon quotidien, qui ne sont pas forcément dans ma zone de confort et c’est formidable de réussir à se dépasser, le tout dans la bonne humeur. Pour certains nous nous connaissons depuis des années, c’est toujours avec une immense joie que nous nous retrouvons et nous avons toujours plaisir à accueillir de nouvelles têtes. J’ai toujours à cœur de donner envie aux nouveaux bénévoles d’être encore bénévoles dans 10 ans. Chaque année, je reste émerveillé par l’énergie de ce festival. C’est génial de voir tout ce que nous arrivons à créer tous ensemble.
Comme vous le savez, cette année Solidays est sous le signe de « Still standing ». Qu’est-ce que cela vous évoque ?
Mehdi : L’idée que la lutte n’est pas finie, qu’il faut qu’on reste debout, avec le sourire, notre joie et tous ensemble, soudés. Qu’il y a encore du travail, et que tant que ce sera le cas, nous serons là pour continuer cette lutte.
Antoine : C’est exactement ça : continuer la lutte.