Absatou Moussa est le genre de femme dont on n’oublie jamais l’énergie et le sourire. Responsable du volet social de l’ONG Mieux Vivre Avec le VIH au Niger, ses paroles ont un effet remarquable sur un public en proie au désespoir.
Quelle est la mission de l’ONG Mieux Vivre Avec le VIH ?
Si je te disais tout ce qu’on fait au quotidien, les différentes actions, tu n’aurais pas assez de places pour l’écrire ! Quelques exemples : on prend en charge les personnes vulnérables, on leur apporte une aide financière, matérielle, psychologique, affective. On écoute, on conseille. On trouve des activités rémunératrices pour les mères célibataires par exemple, ou les veuves. On s’occupe des orphelins atteints du VIH, on les aide dans leur scolarité, etc. En résumé, on donne les clés aux gens pour aller de l’avant et se relever !
Malgré tout ce que tu fais, cela t’arrive-t-il de te sentir démunie ?
Souvent… Quand quelqu’un se présente et m’exprime tous ses problèmes, je me sens d’abord dans l’incapacité d’y répondre, surtout quand il s’agit de problèmes financiers ou matériels. Je n’ai pas de solution magique. Mais j’ai quand même le pouvoir de l’écouter, de lui dire les mots qu’il faut pour lui donner de la force. Et je fais toujours en sorte que la personne sorte plus heureuse et avec le sourire.
C’est le pouvoir des mots, de la rencontre humaine.
Exactement ! Il n’y a pas longtemps, une femme est venue me voir. Elle a 46 ans, malade depuis 15 ans, un mari décédé et des enfants à charge. Elle restait silencieuse. Je lui ai dit : « tu peux parler, je suis là pour t’écouter, je suis là pour toi. » Alors elle a commencé à se confier, à s’ouvrir. Lorsqu’elle est revenue pour la 2e séance, elle avait un grand sourire et m’a dit : « Lorsque je vous ai parlé, je suis rentrée chez moi avec une force incroyable, j’avais l’impression de courir et ma fille a cru qu’on m’avait guéri ! » Vous voyez, les mots ont un pouvoir extraordinaire.
En 2018, tu étais sur scène à Solidays pour partager ton engagement. Que représente cet événement pour toi ?
D’abord je veux dire un grand, gros, gigantesque merci à tous ceux qui le font exister ! Nous pouvons mener nos activités grâce à ce festival, à l’argent récolté. C’est très, très important. Un bénévole de Solidays m’a dit : « Tu sais, on ne fait pas grand chose… » Mais pour nous, ce n’est pas rien, c’est énorme !